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La terre sigillée -du latin sigillum, sceau- est un engobe composé uniquement des plus fines particules de l'argile.
On le fabrique en ajoutant de l'argile à de l'eau, avec une petite quantité de défloculant qui conduit les particules les plus fines de l'argile à rester en suspension dans l'eau, tandis que les particules plus lourdes tombent au fond.
Après 24 heures, les particules fines sont siphonnées, et le reste jeté. Cet engobe de terre sigillée est pulvérisé ou appliqué au pinceau sur la pièce, puis la surface est légèrement estompée aux doigts ou polie avec un instrument :
- cette opération conduit les particules d'argile à s'aligner, créant alors une surface naturellement lustrée beaucoup plus séduisante que l'aspect froid et brillant d'un émail. "Historiquement, la terre sigillée a été utilisée pour les sceaux, mais aussi comme couverte décorative de nombreuses poteries.
Citons à titre d'exemple les vases rouges et noirs de l'époque romaine et la poterie primitive des "Native American" "L'aspect lustré d'une poterie non émaillée m'a toujours attirée [...]. Cependant, contrairement à une pièce émaillée, la surface des poteries sigillées peut se révéler fragile.
On doit manipuler ces pièces délicatement. Après chaque cuisson, je passe une fine couche de cire d'abeille et d'huile sur mes pots afin de protéger la surface. Un entretien régulier assurera ensuite la pérennité de leur éclat."
Une terre sigillée est une terre dont on ne garde que les particules les plus fines qui vont vitrifier à la cuisson.
La couleur orange est donnée par la révélation de l’oxyde de fer dans une terre rouge après la vitrification.
Les grecs employaient des terres sigillées (qui n’avaient pas encore
ce nom) avec des degrés de finesse différents et qui étaient plus ou
moins sensibles aux fumées.
Le noir était une terre sensible à la fumée qui noircissait lors de l’enfumage et le rouge était une terre qui vitrifiait et donc imperméable à l’enfumage. C’est une vision un peu raccourcie mais qui peut permettre de comprendre le processus de la cuisson de la terre sigillée.
Toutes les poteries présentées sont bien sûr des poteries récentes
Pour obtenir ces deux couleurs, les pièces sont enfumées en sortie
de four en fusion dans des copeaux, herbe, sciure…
On peut aussi enfumer dans une grande tranchée, comme les potiers
grecs ou dans un demi fût pour quelques poteries.
Quelquefois aussi, elles sont cuites dans le four papier…
Ce qui est important à voir, c’est la multiplicité des résultats selon les
argiles, les types de cuisson.
Le nom de '”Terre sigillée” provient du mot “sigillum”, sceau en latin.
Les sculpteurs gallo romains fabriquaient des poinçons (sceaux) qui servaient aux potiers à fabriquer des moules d’agile avec les motifs en creux.
Lorsqu’ils estampaient la terre dans les moules (plaquer une terre sur les parois d’un moule), les décors sortaient en relief.
Ces sceaux et les moules ont été sculptés avec la terre du site gallo
romain de la Grauffesenque à Millau (12)
Cette amphore a été réalisée avec ce moule, deux demi assiettes
collées, le pied et le goulot sont tournés et les anses tirées, collées
et poinçonnées en bas. La pièce a été recouverte d’une sigillée et
cuite au feu de bois dans une atmosphère réductrice.
Après tamisage des terres
Elles sont mélangées, liquides ou en poudre avec de l’eau et du silicate
de soude ou défloculent.
La recette : 1kg d’argile en poudre
1 litre et demi d’eau et 10 grammes de silicate de soude.
Il faut bien agiter cinq minutes au mélangeur à peinture monté sur une perceuse et laisser décanter 24 heures. Au bout de ce temps, verser délicatement la partie supérieure dans un seau et le fond est à jeter. Ce qui reste, ce sont les particules lourdes. La terre sigillée est en surface. On peut préparer de la sigillée avec de la terre diluée, il faudra alors évaluer la proportion d'eau et de terre pour mettre le silicate.
Tremper un tesson sec dans la sigillée deux fois et laisser sécher
On peut lustrer avec un chiffon très doux, un plastique très fin… Ca brille tout de suite
C’est une façon simple et rapide de préparer une terre sigillée. Attention à la soude, elle peut faire décoller la sigillée si la proportion est trop forte. Cela donne un aspect également qui peut ressembler à de l’émail.
On peut obtenir de la sigillée avec d’autres méthodes, la lévigation (particules d’argile entraînées par de l’eau sur une pente douce), la décantation lente
(Les particules lourdes vont tomber au fond et on va délicatement recueillir le liquide de surface) Pour cela, mélanger une argile à de l’eau de pluie de préférence, agiter et laisser reposer une heure. Garder le liquide de surface et recommencer jusqu’à 50 fois pour certaines argiles. Ce processus est plus lent mais permet d’obtenir de belles terres grasses qui n’ont pas un aspect trop brillant.
Il reste à les passer sur les poteries au pinceau, aérographe, par trempage, …
… à les confier au feu et à les sortir en fusion pour les enfumer